• Avant le lycée...la muraille !

        Autour du lycée Charlemagne, et plus précisément le long du Collège (Le petit lycée), il existe, du côté de la rue des Jardins Saint-Paul, les vestiges d'une haute muraille de pierre... Non, elle n'a jamais été destinée à empêcher les lycéens de s'échapper ! Cette vénérable muraille qui a traversé huit siècles, est ce qui reste de l'enceinte de Philippe-Auguste, édifiée à partir de l'an 1190... Elle a été mise au jour en 1946, lorsqu'on a procédé à la démolition de tout un ensemble de bâtiments vétustes qui longeaient la rue des Jardins saint-Paul...

    Mais qui était Philippe-Auguste ?.. un roi de France, vous allez me dire ! Mais ne faites pas trop les malins, vous n'en savez guère plus, puisque la culture c'est ce qui reste quand on a tout oublié ! Vous êtes donc très cultivés, je n'en doute pas !... !...

    Le 1er novembre 1179, Philippe, un jeune adolescent à la chevelure flamboyante, âgé de 14 ans, était sacré roi par son oncle, archevêque. Le père de Philippe, Louis VII, terrassé par une hémiplégie, mais sauvé grâce à une rapide intervention du SAMU, ne put assister à la cérémonie. Il mourut l'année suivante, en 1180, à 46 ans, sans avoir eu le temps de cotiser 160 trimestres pour sa retraite de roi de France . Philippe, qui était l'enfant de la troisième épouse de Louis VII,  n'avait que 15 ans, mais aux âmes bien nées, etc... ... ( je vous renvoie à votre culture carolingienne, donc riche !...), il se lança dans de victorieuses expéditions. En 1181, à 16 ans, autre genre d'aventure ( et pas la moins périlleuse !...) : il se maria, épousant Isabelle de Hainaut,  une meuf canon, pleine de thunes,  fille du Comte de Flandre. Bien entendu, il connurent le bonheur : "Plus belle la vie", c'était la réalité pour eux deux, pas un feuilleton (Rappelons au passage que la télé n'existait pas encore au temps de Philippe-Auguste)... Ils eurent un enfant, et comme ils manquaient d'imagination, ils le prénommèrent Louis, en souvenir du grand-papa Louis VII, décédé avant d'avoir pu acheter une mobylette à son petit-fils, c'est des choses qui arrivent, hélas !... Et comme un malheur arrive rarement seul, Philippe se retrouva veuf à 29 ans, avec un chiard sur les bras ! D'autres en auraient profité pour toucher le RMI et se la couler douce avec une nouvelle copine rencontrée sur Meetic, pas lui ! Lui il se lança dans une croisade. En effet, le Sultan d'Egypte, un nommé Saladin, venait de remettre le grapin sur Jérusalem ! Philippe-Auguste s'allia avec Richard le roi d'Angleterre ( oui, vous avez bien lu ! C'est rarement nos amis ceux-là ! Mais bon, une fois n'est pas coutume...) Surnommé Coeur de Lion parce qu'il aimait beaucoup le camembert, Richard décida de guerroyer à Jérusalem. Par contre, Philippe-Auguste, ça l'embêtait de laisser Paris comme ça. Jérusalem était loin, il n'y avait ni TGV, ni avion... Il résolut donc de protéger Paris en construisant un rempart. 

    C'est ainsi que naquit l'enceinte de Philippe-Auguste. Large de 3 mètres à la base et haute de 9 mètres, elle comportait deux murs séparés, entre lesquels on avait mis des moellons et du ciment. Elle comportait une tour tous les 70 mètres et des portes, car il fallait bien pouvoir franchir la muraille d'une façon simple et conviviale quand on n'était pas un ennemi. Pour vous, Carolingiens chers à mon coeur, je puis vous livrer ce détail : une des portes s'ouvrait juste au 101 rue Saint-Antoine, l'entrée de notre lycée, en tout cas l'entrée officielle, celle-par laquelle donc on n'entrait jamais !... Voilà, je ne dirai rien d'autre sur Philippe-Auguste ! J'en ai parlé pour expliquer le pourquoi du comment du mur en ruine qui longe le Petit Lycée ! Si vous voulez en savoir plus sur Philippe-Auguste, allez sur internet et tapez Philippe-Auguste sur votre moteur de recherche favori ! C'est aussi simple que ça ! Ah si, un petit détail pittoresque : dans notre République, réputée une et indivisible, Philippe-Auguste est le seul roi de France... ayant donné son nom à une station du métro parisien : "Trop fort, le mec !" comme diraient les élèves de sixième de Charlemagne  aujourd'hui !...

    Pour la muraille de Philippe-Auguste, édifiée donc entre 1190 et 1200 environ, elle fut conservée lorsque, 150 ans plus tard, vers 1350 donc, Etienne Marcel puis Charles V firent édifier une nouvelle enceinte plus vaste. La muraille de Philippe-Auguste se trouva alors englobée peu à peu par des constructions, et on détruisit les portes qui entravaient la circulation.  Et de fait, le plus important vestige du mur de Philippe-Auguste est celui qui s'étend de la rue de l'Ave Maria à la rue Charlemagne, où s'élève une tour qui défendait la Poterne Saint-Paul permettant le passage du chemin qui menait à la chapelle saint-Paul. Cette tour est appelée tour Montgomery (une plaque est apposée sur le mur du collège), peut-être parce que le capitaine de la garde écossaise de Henri II, Gabriel de Montgomery, y fut enfermé, après avoir mortellement blessé le roi Henri II,  d'une lance dans l'oeil, au cours d'un tournoi qui était l'équivalent de notre télé-réalité. Montgomery fut libéré quelque temps plus tard. Mais comme la vengeance est un plat qui se mange froid, Catherine de Médicis, 25 ans plus tard, le fit décapiter alors qui s'était fait bêtement capturer (mais on n'est jamais capturé intelligemment, il faut bien le dire !..) alors qu'il était à la tête d'une troupe de protestants ! Quelle idée aussi de se faire protestant en pleines guerres de religion ! Il aurait pu attendre au moins l'édit de Nantes !... Mais bon, y toujours des gens pressés !... Pas très malin, ce Montgomery ! Mais qu'importe ! Vous savez tout de la muraille autour du lycée Charlemagne ! On va pouvoir passer maintenant à l'histoire du lycée... qui ne fut pas toujours un lycée !... Suspense !....


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