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    Adieu Rinaldi !

    J’écoutais France-Info d’un oreille plutôt distraite : en ces temps de campagne présidentielle, je ne prête même plus attention aux innombrables conneries qui fusent de tous bords : Entre l’antisarkozysme primaire de certains abrutis, et la violence populacières d’un bande de basques pintés, entre la démagogie couilles-molles d’un Hollande qui se la pète, la démagogie fourbe d’une Le Pen qui repeint l’étoile jaune en bleu-marine, moi je cadenasse mes oreilles, réservant mon écoute aux seules choses qui me font marrer : les pubs ! Et pourtant, malgré cette anesthésie mentale à laquelle je m’astreins, j’ai été secoué par une petite nouvelle, glissée entre deux démagogies : la mort de Gérard Rinaldi, un des Charlots !  Mon sursaut m’a brutalement rajeuni, me ramenant soudain à mes années-lycée, ces années où je côtoyais Gérard Rinaldi dans la cour de récré du lycée Charlemagne. Oui, lui et moi nous étions Carolingiens : le même lycée, les mêmes années, les mêmes profs et les mêmes copains ! Là s’arrêtent nos points communs. Nos routes se sont séparées, il est devenu comédien, moi bureaucrate. A chacun sa carrière à chacun son destin. Il est devenu d’abord un des Charlots, a tourné dans divers films, mais il était aussi la voix de  doublage de certains personnages : il fut le commandant Sinclair dans Babylon 5… Mais en ce jour où sa disparition me peine, je revois surtout son large sourire où brillait déjà cet éclat d’humour et d’ironie qu’il a gardé toute sa vie… Gérard Rinaldi est mort ce jeudi 1er mars 2012, mais il vit encore dans mon souvenir, comme il vit aussi, j’en suis sûr, dans la mémoire de nombreux autres anciens du lycée Charlemagne. Adieu Rinaldi, adieu l’ami !...


    8 commentaires
  • Bonjour à toutes celles et à tous ceux qui furent des Carolingiennes et des Carolingiens ! Encore que, moi qui suis un dinosaure, je n'ai connu qu'un lycée Charlemagne unisexe...Pas de Carolingiennes... à deux exceptions près, mais si, mais si !... Dans ce blog, j'ai rassemblé quelques souvenirs personnels des sept années passées au Lycée Charlemagne, de la sixième à la Terminale, de l'automne 1954 à l'été 1961.... Je me suis permis aussi de retracer aussi  l'histoire du lycée et de joindre quelques documents et photos...

    Chers amis qui lisez ce blog, si vous avez des documents intéressants, des souvenirs, des anecdotes sur notre cher lycée, n'hésitez surtout pas à me les communiquer... je les publierai !



  • J'ignore pourquoi, mais il arrive que des souvenirs s'effacent spontanément de notre mémoire ; mais chacun peut le constater, cet effacement n'est pas toujours définitif. Il suffit parfois d'un événement, un petit fait, pour que la mémoire nous revienne... C'est ce qui m'est arrivé voici quelques mois, tandis que je feuilletais distraitement une revue. Mon attention fut attirée par quelques lignes : " On a appris hier la disparition, à Paris, de Marcel Schneider. Professeur de  Lettres et écrivain, il s'est éteint à son domicile parisien le 22 janvier 2009, à l'âge de 95 ans." Le texte, laconique, ne disait rien de plus. A l'évidence, cet écrivain n'avait pas l'aura d'un "people"... Mais moi alors, je me suis souvenu de lui. Car il était professeur de Lettres au lycée Charlemagne, dans les années où j'ai hanté ce vénérable établissement. Je ne l'ai pas eu comme enseignant, mais il m'a laissé pourtant une impression étrange. Et pour tout dire une impression désagréable. Souvent, pendant les récréations, on l'apercevait. Il n'était pas dans la cour... Sa mince silhouette se découpait à l'une des fenêtres du lycée, au premier étage. Il avait l'immobilité d'une statue. Son visage aussi était impassible, un visage étroit avec une bouche droite qui ne souriait pas, les lèvres minces... Mais son regard surtout fascinait Ses yeux, très attentifs, semblaient perpétuellement braqués vers les élèves. Il nous regardait avec une sorte de curiosité où il me semblait voir comme un intérêt vaguement cupide. J'avais beau me déplacer dans la cour, lorsque je levais les yeux, j'avais toujours l'impression qu'il me fixait, et je me sentais comme sous le regard d'un serpent froid... Et alors, une vague peur, imprécise,  montait en moi... Impression personnelle, que rien ne me permet  de justifier, malaise que j'ai souvent ressenti alors sous son regard que j'imaginais toujours posé sur moi... Impression étrange dont je n'ai jamais parlé à quiconque ; je ne sais pas si des camarades ont ressenti la même chose que moi... Comme écrivain, j'ignore tout de lui ; le mystère de ma peur d'autrefois est peut-être dans ses livres...   je vais essayer de le connaître mieux  en lisant quelque chose de lui ; mieux vaut tard que jamais !...


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  • Au lycée j’étais demi-pensionnaire. J’habitais à Ivry, un peu plus de trente minutes pour rentrer, c’était trop long : je déjeunais donc au réfectoire : je me souviens bien de la salle. Elle était située au premier étage du petit lycée. A midi, nous faisions la queue déjà dans l’escalier, attendant l’ouverture des portes. Il y avait dans l’air des fumets étranges, mélange indéfinissable du rosbif purée du jour, avec le poulet au cresson de la veille, le tout entrecoupé des vagues senteurs de l’encaustique des marches de l’escalier… Le réfectoire lui-même était une salle rectangulaire, éclairée sur ses deux longueurs par les baies vitrées donnant d’une part sur la cour du petit lycée, d’autre part sur l’étroite et grise rue Charlemagne. Et puisqu’on est dans le gris, restons-y : les tables étaient constituées de lourds plateaux de marbre gris, un banc de chaque côté de la table… Chaque année, la Saint-Charlemagne était fêtée, et pourtant il me semble n’y avoir jamais participé… C’était peut-être un goûter ?... Des camarades, des lecteurs, m’aideront peut-être à retrouver la mémoire… Mais autrefois, bien avant que je ne sois potache, le repas de la Saint-Charlemagne prenait des allures pantagruéliques ! Voici par exemple quel fut le banquet offert aux élèves du lycée à l’occasion de la Saint-Charlemagne  le 29 janvier 1914 :<o:p></o:p>

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    Saucissons et olives<o:p></o:p>

    Langouste en Bellevue sauce mayonnaise<o:p></o:p>

    Filet de bœuf Montpensier<o:p></o:p>

    Petits pois à la française<o:p></o:p>

    Faisans truffés<o:p></o:p>

    Aspics de foie gras Sirmain<o:p></o:p>

    Salade de saison<o:p></o:p>

    Bombes Solférino<o:p></o:p>

    Gaufrettes<o:p></o:p>

    Corbeille de fruits assortis<o:p></o:p>

    Gâteaux de la Saint-Charlemagne<o:p></o:p>

    Petits fours fins assortis<o:p></o:p>

    Marrons glacés<o:p></o:p>

    Vin : Bordeaux<o:p></o:p>

    Champagne et biscuits<o:p></o:p>

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